COMMENT BIEN PREPARER LA SEMAINE : S’HABILLER SANS CRISES.

Article de 10 minutes

L’idée de la case habillage chaque matin vous donne le tournis et apporte de l’appréhension chez vous ? Chaque minute compte le matin parce qu’il y a des horaires pour chacun : la crèche, la nounou, l’école ou pour se rendre au travail. Difficile d’être détendu dès le lever puisque vous pensez au moment fatidique de s’habiller. C’est pourtant une étape incontournable. Pourquoi s’habille-t-on ?

Cette question vous l’êtes-vous déjà posée ? Une fois adulte, nous en avons fait une habitude. Nous l’avons appris, nos parents nous l’ont transmis et enseigné. Nous oublions fréquemment d’expliquer à nos enfants les choses les plus simples. Nous l’omettons uniquement car ça tombe sous le sens. C’est comme ça et c’est tout. Habille-toi, on y va !

Les vêtements, ça sert à quoi ?

Depuis la peau de bête utilisée par l’homme de Neandertal, l’être humain n’a eu de cesse de faire évoluer la façon de se vêtir tout en perfectionnant ses vêtements, de la technique de coupe en passant par l’assemblage, pousser le travail des formes et des volumes. D’abord pour se prémunir du froid puis des intempéries, le corps est protégé au fil des siècles. Ceci s’effectue de manière évolutive et en fonction du lieu d’habitation ainsi que des conditions climatiques. L’Homme excelle en créativité pour surpasser ses fragilités physiques et physiologiques en vue de survire. Prendre le temps avec nos enfants de découvrir la richesse de ce qui est dans nos armoires est un premier pas pour leur faire prendre conscience de l’importance de sortir habiller tout en prenant conscience des raisons pour lesquelles nous le faisons.

Régulièrement leur remémorer les règles de sociétés dont celles qui interdisent la nudité dans la rue et les lieux publiques. Leur faire cultiver l’importance de prendre soin du corps en le protégeant de l’extérieur par des vêtements. Apprendre à connaitre son enfant en repérant si son enfant à souvent trop chaud ou au contraire est frileux c’est un bon moyen de renforcer ses liens avec lui. Les enfants ont régulièrement les mains plus chaudes que les adultes car la surface parcourue par le sang est beaucoup plus courte pour rejoindre le cœur. Ils bougent beaucoup et souvent plus que les adultes. Tout aussi surprenant que cela puisse paraitre, avec 3°C en hiver ils sont capables de vous dire qu’ils ont envie de retirer leur manteau parce qu’ils ont trop chaud. Et notre premier réflexe puisque nous sommes congelés, c’est de s’y opposer sans réfléchir. Essayez de courir, sauter comme eux, je ne vous donne même pas 2 minutes pour avoir envie de retirer votre manteau.

Se mettre à la place de l’autre est primordial pour le comprendre sans pour autant tout accepter. Le fait de faire ce petit pas de côté est un avantage considérable pour encourager son enfant à grandir tout en le soutenant vers son autonomie. Le soutenir dans ses expériences tout en apprenant de ses erreurs pour mieux faire la fois suivante. Le guider dans son apprentissage pour mieux comprendre qui il est. Le laisser se rendre compte par lui-même ce qui lui est le plus adapté.

Comment vous préparez aux différentes situations.

Je propose plusieurs hypothèses qui peuvent se présenter puisque les enfants sont surprenants. Leurs réactions peuvent nous laisser  fréquemment démunis.

Ça se passe bien (c’est le cas avec ma fille)

Et là, c’est un vrai plaisir puisque votre enfant coopère. Pour cela il vous faut l’inclure dans le process de décision. La veille au soir, lui faire choisir ses vêtements en fonction de la météo. Partager lui les informations : il pleut, il fait froid, il fait chaud ? J’ai opté pour tous les dimanches soirs, faire choisir à mes enfant leurs affaires. Je trouve trop juste chaque soir d’inclure cette étape supplémentaire dans notre routine. Je leur fais choisir le nombre de tenues. J’inclus le jeu de compter par la même occasion et j’apporte un côté ludique.

Loupiotte, combien de jours dans la semaine ? Un, deux…cinq ! Je m’arrête au vendredi car le weekend est un autre rythme chez nous. Il te faut donc 5 tenues. Voici la pile de culottes, lesquelles vas-tu choisir ? Pareils pour les chaussettes et les collants. Oui, il y a cette option supplémentaire pour les filles. C’est un peu plus varié. Pour les bas, tu choisis pantalon, jupe, short, robe ? Entendu, place tes tenues de gauche à droite : Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi. Super ! Continuons. On en profite pour répéter les jours de la semaine. Les T-shirts, combien t’en faut-il ? Sélectionne les 5 dont tu as envie. Poursuivez ainsi de suite en fonction des températures et rajouter des épaisseurs si besoin : gilets, pulls etc.

Ça se passe mal (mon fils le fait)

Non pas qu’il crie mais hurle. Court dans toute la maison. S’échappe. Rigole, à croire qu’il se moque de vous. Vous enragez, vous fulminez le matin. L’heure tourne. Impossible de le faire s’habiller et encore moins qu’il le fasse seul. Je vous donne raison, c’est très énervant. Quelques astuces pour s’en sortir et ça demande un peu plus d’organisation et de créativité. Mais à force de répétition quotidienne, les enfants en prennent l’habitude. Et l’enfer du matin s’améliore.

Il est important de prendre en considération l’âge de vos enfants. S’adapter aux possibilités qui se présentent devant vous et faire des demandes adaptées en fonction des acquis de chacun c’est faire preuve de bon sens et l’occasion de prendre un peu de recul sur cette situation qui vous préoccupe. Un enfant de 8 ans est plus autonome que celui qui n’a que 3 ans. Si vos attentes sont décorrélées par rapports aux capacités de vos enfants vous n’obtiendrez pas ce que vous souhaitez. Gardez bien à l’esprit ce point lorsque vous formulez des demandes à vos loupiottes.

1/Lister d’abord toutes les règles établies chez vous pour la préparation du matin

Exemples :

  • Prendre son petit déjeuner,
  • Débarrasser la table (y compris pour les plus petits grâce aux couverts et vaisselle en matériaux souples qui réconcilient avec le lâcher-prise car ça ne casse pas),
  • Se laver les dents,
  • Débarbouiller le visage,
  • Se coiffer,
  • Regarder la météo
  • Choisir les vêtements
  • S’habiller
  • Passer au WC avant de partir,

Cette liste n’est pas exhaustive et ce sont des propositions pour vous permettre de rebondir et vous questionner afin de trouver ce qu’il vous faut. Cette routine vous devez l’établir avec vos enfants en prenant soin que les besoins de chacun soient comblés. Si vous vous rendez compte que s’habiller après le petit déjeuner devient impossible car votre enfant rêvasse pendant des plombes devant son petit dej. Proposez qu’il s’habille au saut du lit. La routine parfaite n’existe pas. Vous devez réajuster, trouver ce qui fonctionne avec vos proches et cela au fur et à mesure.

2/ Etre flexible et offrir le choix

C’est le moment de s’habiller. Tu veux commencer par le slip ou les chaussettes ?

Ça ne marche pas du premier coup ? Insister en prenant soin qu’il vous regarde et tendez les éléments devant lui. Il va peut-être vous proposer une alternative : « Me brosser les dents ». C’est ok. L’important est qu’il respecte chaque règle établie. Après les dents, proposer de nouveau par commencer avec le T-shirt ou le slip. Répéter les choix jusqu’à habillage complet. Respecter son temps de réflexion. Il est plus long que celui d’un adulte. C’est parfois déstabilisant et on peut se sentir agacé si l’on se sent pressé par le temps surtout le matin. D’où l’importance d’anticiper le choix des vêtements la veille et cela est d’autant plus vrai si votre enfant est en bas âge.

Ça peut être également de lui offrir la possibilité de choisir en 2 t-shirts : le bleu ou le jaune ?

Egalement, lui proposer de l’habiller, s’il est encore petit, pendant qu’il joue. Vous pouvez développer un jeu avec lui ou peut-être même qu’il va vous le proposer. « Maman, on fait Ame-stram-gram et c’est toi ou moi qui choisis ce que je mets en premier ».

3/ Maintenir l’objectif : S’habiller avant de sortir.

Je ne veux pas ! Non ! Vous êtes arrivé au point de rupture. Vous avez tout essayé et pourtant ça ne fonctionne toujours pas. Vous allez bientôt lancer une hurlante ? Prenez une profonde inspiration. Faites-le plusieurs fois jusqu’à ce que votre colère s’en aille. Isolez-vous si besoin. Je compatis. Je le vis le matin aussi. On ne va pas se mentir, votre enfant ira dehors lorsqu’il sera habillé. Parole de maman !

4/ La petite musique qui fait le twist.

Vous pouvez décider de mettre une alarme, à une heure fixe tous les matins, qui indiquera à votre enfant que c’est le moment de s’habiller. Ça passe mieux par le biais d’un signal extérieur et plus neutre pour votre enfant. Prévenez-le avant de commencer ce rituel quotidien  puisque vous mettez en place cette nouvelle règle. Faites-lui choisir la sonnerie, il appréciera d’autant plus.

5/ Utiliser la psychologie inversée

D’accord tu ne veux pas t’habiller, tu iras à l’école en pyjama. Votre enfant sait très bien qu’on ne va pas à l’école en pyjama. Le fait de lever la pression, cela donne envie à votre enfant de s’habiller. Non, je veux m’habiller ! Formidable, par quoi commences-tu : chaussettes ou slip ? Et vous voilà reparti sur votre objectif. Poursuivez la préparation du matin jusqu’à ce que chaque règle fixée dans votre foyer soit respectée.

Il/elle s’en fout

Ça facilite la tâche puisque votre petit loupiot est en train de jouer. Il est même bien absorbé parce qu’il fait. En deux temps, trois mouvements, il est habillé. C’est ponctué par des petites phrases encourageantes :« Vas-y, à présent il faut changer de main. Comment vas-tu faire ? » Pendant ce temps vous lui enfilez les bras dans le t-shirt.

Parfois, votre enfant sera plus réticent puisqu’il est en train de jouer et que vous serez forcé de constater que son jeu est entrecoupé. Il peut se braquer. Essayer alors d’en jouer. « Oh regarde, tu tiens sur un pied ! Vas-y, essaye de passer ta jambe dans le tunnel. Où est le petit pied ? Il est là ! » Soyez généreux en sourire car c’est communicatif. Les enfants sont de vraies éponges émotionnelles.

Encore quelques astuces pour vous aider.

Les petits +

Se lever un peu plus tôt pour s’occuper de soi et être plus zen et disponible pour vous occuper de vos enfants.

Lorsqu’ils sont en âge de s’habiller seul, veillez à ce qu’ils choisissent l’endroit ou déposer la pile de vêtement avec lesquels ils s’habilleront afin que cet endroit soit bien défini au préalable. Prendre le temps d’expliquer comment vous comptez procéder afin que chacun participe à ce choix. Cela vous dégagera du temps.

Avoir toujours en tête que le jeu est primordial chez nos enfants. C’est leur métier. C’est en jouant qu’ils apprennent le mieux. Soyez créatifs pour vous extirper des contrariétés.

Prendre conscience que c’est seulement entre 6/7ans que les enfants s’habillent vraiment tout seul. Alors encore un peu de patience si votre loupiotte est encore en train de mettre sa culotte depuis 10 minutes.

Parfois les enfants réservent de belles surprises puisqu’ après avoir répété plus de 1000 fois « va t’habiller », un jour ils le font vraiment et seul. On est ébahi lorsque ça marche.

 Pour conclure, faire de la patience et la répétition vos meilleures alliées. Anticiper en préparant à l’avance et avec eux les tenues de vos enfants. Cela permet de retrouver un peu de sérénité. La créativité est une bonne amie pour vous sortir des rapports de forces et trouver des solutions pour avancer. Lever la pression grâce à la psychologie inversée tout en l’accompagnant avec bienveillance. Proposer de jouer pour augmenter la motivation de vos enfants est une alternative pour aboutir à la coopération. 1, 2, 3…partez ! Et c’est gagné.

Dites-moi, en commentaires, ce qui a marché chez vous. Comment êtes-vous parvenus à atteindre votre objectif ? J’ai hâte de vous lire.

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